Honorable Renganaden Padayachy, Ministre des Finances, de la Planification économique et du Développement,
Honorable Soomilduth Bholah, Ministre du Développement industriel, des PME et des Coopératives,
Monsieur Ken Poonoosamy, chef de l'Economic Development Board,
Distingués invités du secteur public et du secteur privé,
Mesdames et Messieurs,
Bonjour à tous !
Je suis très content de participer au séminaire organisé aujourd'hui. Tout le monde sait que l'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice est officiellement entré en vigueur le 1er janvier dernier. C'est un moment historique, puisqu'il s'agit du premier accord de libre-échange conclu entre la Chine et un pays d'Afrique. Cet accord couvre différents aspects, dont le commerce des marchandises, le service, l'investissement et la coopération économique. C'est un accord global, mutuellement bénéfique et de haut niveau qui contribuera au développement économique de Maurice. Il permettra non seulement d'élever le niveau de coopération commerciale entre la Chine et Maurice, mais aussi entre la Chine et l'Afrique. Je pense qu'à long terme, cet accord aura un impact positif et de grande envergure.
Tout d'abord, l'accord donnera un nouveau souffle à la coopération commerciale sino-mauricienne, ce qui permettra la reprise de l'économie mauricienne post-Covid et son développement à long terme.
Pendant les discussions concernant cet accord, la Chine a toujours mis en avant les principes de vérité, de sincérité et de justesse. Elle a tenu des consultations avec Maurice d'égale à égale, a pris en compte les préoccupations et les attentes de Maurice afin que, dans la plus grande mesure possible, l' accord soit mutuellement bénéfique. Après la mise en œuvre de l'accord, la proportion des produits exemptés de taxe pour la partie chinoise a finalement atteint 96.3%. En ce qui concerne la règlementation relative à l'origine des produits, en adoptant une combinaison de la norme de composante de valeur régionale de 40% et des règles d'origine, la Chine a formulé des normes d'origine relativement flexibles pour les produits d'exportation. Cela contribuera non seulement au développement du secteur manufacturier local de Maurice, mais aussi à celui de son exportation vers la Chine. De nombreux produits mauriciens tels que le textile, les produits de la mer, le rhum, la bière, les fruits, les bijoux, les pierres, etc. ont un gros potentiel et pourront prendre de l'ampleur grâce à leur exportation vers un marché aussi important que le marché chinois. Selon l'Economic Development Board de Maurice, cet accord pourra rapporter des revenus bruts qui pourront atteindre 120 milliards de roupies en exportation. Parallèlement, grâce aux taxes douanières réduites dont bénéficient désormais les produits d'importation chinois, davantage de matières premières et de produits de qualité à des prix plus avantageux devraient faire leur apparition sur le marché local mauricien. Cela permettra au peuple mauricien et à son industrie de profiter directement de cet accord.
Je voudrais particulièrement mettre en lumière le fait que la Chine a pris en considération les demandes et les avantages de Maurice et a inclus dans l'accord un quota tarifé pour 50 000 tonnes de sucre de canne. Cela permettra au secteur sucrier mauricien d'exploiter considérablement le marché chinois, et, de manière générale, d'aider le développement de la plantation, de la production et de la vente de la canne à sucre. Les entreprises des deux parties sont en train de discuter de détails là-dessus.
Deuxièmement, l'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice vise à se transformer en plate-forme majeure qui permettra de relier la Chine et la zone de libre-échange de l'Afrique.
Parallèlement à la mise en place de l'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice, la zone de libre-échange continentale africaine a commencé à être élaborée. Ce moment historique représente une étape importante pour l'Afrique car cette démarche permettra de promouvoir la transformation et la modernisation de l'économie africaine tout en renforçant sa capacité de développement indépendant. La zone de libre-échange continentale africaine sera la plus importante du monde d'un point de vue démographique et du nombre de pays adhérents. Cette zone de coopération a pour ambition de réunir 1,2 milliards d'individus et de générer, pour l'ensemble de son marché, un total de 2,5 milliards de dollars américains en produit intérieur brut.
Depuis les 11 dernières années, la Chine a été le partenaire commercial numéro un des pays africains. La coopération économique et commerciale entre les deux parties a d'ailleurs été fortement complémentaire. La Commission de l'Union africaine ainsi que 45 pays africains ont signé un accord avec la Chine dans le cadre de l'initiative "la Ceinture et la Route". La Chine et les pays africains ont établi des relations amicales de coopération dans différents domaines incluant la construction d'infrastructures, l'éducation, la formation, et l'économie numérique. Ainsi, une contribution positive a été apportée au développement de l'économie africaine. Stephen Karingi, directeur de la Division de l'intégration régionale et du commerce de la commission économique pour l'Afrique des Nations Unies, estime que de nouveaux investissements dans les infrastructures, dans les capacités humaines et dans les manufactures sont nécessaires afin de maximiser les avantages que pourront apporter la zone de libre-échange continentale africaine. Dans ce contexte, la coopération sino-africaine peut aider le continent africain à concrétiser pleinement cette zone de libre-échange.
L'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice deviendra une plateforme importante et un lien essentiel pour la coopération sino-africaine. La situation politique de Maurice est stable, sa société pacifique et ses services financiers développés. Le pays met l'accent sur le développement du commerce international et les investissements internationaux. Il a la volonté et la capacité de devenir un pont de coopération économique et commerciale entre l'Afrique et l'Asie. L'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice jouera un rôle important dans le développement de la zone de libre-échange en Afrique. Maurice servira de plate-forme, permettant à plus de produits, de services et d'investissements d'atteindre le continent africain. Cela permettra non seulement de stimuler le potentiel de développement de l'économie mauricienne, d'améliorer sa compétitivité dans la chaîne industrielle mondiale, d'aider l'Afrique à transformer et moderniser sa structure économique, mais aussi de renforcer la résilience et l'autonomie de son économie.
Troisièmement, l'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice représente une réponse puissante contre l'unilatéralisme.
Depuis quelques années, la mondialisation économique a fait face à plusieurs défis sérieux : le protectionnisme et l'unilatéralisme ont pris une place de plus en plus importante sur la scène internationale. Mais le monde entier ne pourra pas retourner vers la fermeture et la séparation. La coopération ouverte et mutuellement bénéfique sont plus que jamais les voies de développement qui s'inscrivent dans notre époque, le multilatéralisme et le libre-échange représentent la direction juste pour le développement de l'histoire humaine.
La Chine a toujours soutenu et défendu le multinationalisme avec ferveur. Elle a adhéré à presque toutes les organisations intergouvernementales internationales, a rejoint presque 500 conventions internationales, a rempli rigoureusement ses obligations au niveau international et s'est toujours conformée à ses engagements. Maurice soutient le libre-échange, protège le système commercial multilatéral mondial et participe activement à la création des organisations régionales comme le marché commun de l'Afrique orientale et australe (COMESA), la Communauté de développement d'Afrique australe (SADC) et l'accord de libre-échange continentale africaine. Grâce à l'accord de libre-échange entre nos pays, l'île Maurice a mis en œuvre, encore une fois, des mesures concrètes pour préserver le système du multilatéralisme et de libre-échange tout en contribuant à la promotion d'un environnement international ouvert, inclusif et équitable.
Pour terminer, je tiens à dire aux entrepreneurs mauriciens que nous sommes tout à fait disposés à partager avec vous le marché chinois, un gros gâteau qui représente 1,4 milliards d'individus.
La pandémie Covid-19 a provoqué une récession générale de l'économie mondiale. Parmi les trois principaux cercles économiques que sont le cercle de l'Asie de l'Est, le cercle de l'Amérique du Nord et le cercle d'Europe, c'est le cercle économique de l'Asie de l'Est qui est le plus performant. Et dans ce cercle, la Chine a vraiment sorti son épingle du jeu en enregistrant une très bonne performance de reprise économique, soit une croissance de 2.3%. C'est la seule grande économie qui a connu une croissance positive. Selon les prévisions du Fonds monétaire international (FMI), la Chine enregistrera une croissance de 8.2% pour l'année 2021. Je suis convaincu que la croissance du commerce, l'augmentation des investissements et la création de l'emploi qu'apporte cet accord de libre-échange, permettront de stimuler la reprise de l'économie mauricienne.
L'accord de libre-échange entre la Chine et Maurice a été façonné grâce aux efforts des dirigeants et des équipes de négociation des deux pays. Je suis persuadé que la Chine tout comme Maurice feront bon usage de cet accord en permettant d'élargir davantage la coopération économique et commerciale, et de propulser l'amitié entre nos deux pays à un nouveau niveau. Je souhaite de tout cœur que les entrepreneurs mauriciens, grâce à l'accord de libre-échange, pourraient explorer le potentiel immense du marché chinois. J'espère également que vous sauterez dans le train du développement économique de la Chine et partagerez les bénéfices de son ouverture et de son développement !
Merci à tous !